Tempête du 2 décembre 1976

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 1er décembre 1976 vers 12 heures

Date de fin d’événement : 2 décembre 1976

Type d’événement : dépression atlantique de type ND (classification Dreveton)

Régions concernées :

Régions impactées

Bretagne, Basse-Normandie, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées

Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Cote d’Azur et Corse

Résumé :
Une tempête atlantique exceptionnelle traverse le territoire le 1er et le 2 décembre avec des rafales mesurées à presque 180 km/h en plaine. Les vents les plus violents touchent la Bretagne, les côtes atlantiques et le sud-ouest du pays, se prolongeant jusqu’en Corse.

Intensité maximum en plaineDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
176 km/h à Millau et Quimper le 2/12/1976
36 heures
environ 25 départements
indéterminé

II. Description de la situation météorologique

Pendant plusieurs jours, les dépressions océaniques se succèdent rapidement sous un jet d’altitude qui s’étire de Terre-Neuve à la France.

Le 30 novembre, une première dépression traverse rapidement l’Europe de l’Ouest, provoquant déjà des vents soufflant en tempête sur la France.

Une deuxième traverse l’Europe de l’Ouest entre le 1er décembre mi-journée et le 2 décembre. Plus puissante, elle génère une tempête exceptionnelle de la Bretagne au sud-ouest et se prolonge jusqu’en Corse (attention : les vents les plus forts ne sont pas au centre de la dépression, mais plus au sud dans ce cas).

Analyse du 01 décembre 1976 à 19 h locales
Analyse surface 01/12/1976 à 18 utc

III. Vent

Rafales maximales observées
du 1 au 2 décembre 1976
Vents maxi des 1 et 2 décembre 1976
Rafales remarquables mesurées entre le 01/12/1976 et le 02/12/1976
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Date de mesure
Mont-Aigoual Gard Languedoc-Roussillon 1567 m 191 km/h 1/12/76
Corse Haute-Corse Cap Corse 104 m 184 km/h 2/12/76
Millau Aveyron Midi-Pyrénées 712 m 176 km/h 2/12/76
Quimper Finistère Bretagne 90 m 176 km/h 2/12/76
Pau-Uzein Pyrénées-Atlantiques Aquitaine 183 m 151 km/h 2/12/76
Tarbes-Ossun Hautes-Pyrénées Midi-Pyrénées 360 m 151 km/h 2/12/76
Cancale Île-et-Vilaine Bretagne 40 m 148 km/h 1/12/76
Biarritz-Anglet Pyrénées-Atlantiques Aquitaine 71 m 144 km/h 2/12/76
Pointe de Chassiron Charente-Maritime Poitou-Charentes 11 m 133 km/h 1/12/76
Bordeaux Mérignac Gironde Aquitaine 47 m 137 km/h 1/12/76
Toulouse Blagnac Garonne Midi-Pyrénées 151 m 130 km/h 2/12/76

IV. Phénomènes météorologiques associés

Cumul pluviométrique les 1 et 2 décembre 1976

Précipitations cumulées sur 2 jours du 01 au 2 décembre 1976

La perturbation associée à la dépression traverse à grande vitesse le pays.

Néanmoins, les pluies sont assez abondantes par effet orographique sur les versants nord-ouest du Massif central, des Pyrénées, des Alpes et du Jura : 50 à 80 mm en 2 jours.

Avec le flux océanique doux, les températures sont restées globalement très douces pour la saison. Les températures maximales sont comprises entre 10 et 18 °C en plaine le 1er décembre et 6 à 18 °C le 2 décembre.

V. Impacts socio-économiques

En mer, la tempête est terrible, des creux de 14 mètres sont cités. Deux cargos et un pétrolier de 200 m de long s’échouent sur les plages de Seignosse et de Mimizan (côte des Landes). On cite également des pertes de 50 % sur les huîtres du bassin d’Arcachon.

Sur un sol détrempé, les arbres sont déracinés par milliers. La forêt landaise notamment est ravagée avec plus d’un million de m3 de pins couchés ou cassés.

Une indication de la violence de la tempête : le pylône de télécommunications du Pic de Nore (à 1210 m au sommet de la montagne Noire, pointe sud du Massif central) est détruit par la tempête dans la nuit du 1er au 2.