Tempête du 3 janvier 1998

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 3 janvier 1998 à 11 heures locales

Date de fin d’événement : 3 janvier 1998 à 20 heures locales

Type d’événement : dépression atlantique de type Wd (classification Dreveton)

Régions concernées : une petite moitié nord du pays

Régions impactées

11 régions sont touchées.

Le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Haute-Normandie sont les 3 régions les plus impactées par des vents supérieurs à 100 km/h (entre 40 et 50 % de leur superficie).
Viennent ensuite la Basse-Normandie, la Bretagne, l’Île-de-France, la Champagne-Ardenne et la Lorraine.
La Bourgogne, les Pays de la Loire et l’Alsace sont légèrement touchés (moins de 1 % de leur surface).

Résumé :
Une dépression se creuse à l’ouest des Îles Britanniques. Elle circule d’ouest en est, amenant un temps perturbé, d’abord sur la Bretagne puis sur l’ensemble des côtes de la Manche.
Sur le littoral breton, les vents sont compris entre 110 et 133 km/h. En régions Basse-Normandie, Haute-Normandie, Île-de-France, Nord-Pas de Calais, les rafales maximales sont plus fortes que la veille avec 120 à 155 km/h en Normandie et 100 à 126 km/h sur le Nord-Pas de Calais.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
155 km/h au cap de la Hève (76) le 03/01/1998
9 heures
5 %
modéré

II. Description de la situation météorologique

Après le passage d’une première tempête la veille, une nouvelle dépression secondaire se creuse dans le flux rapide d’ouest à sud-ouest. Cette dépression, à 956 hPa à 1 h locale le 3 janvier, reste au nord des Îles Britanniques et passe par un minimum 948 hPa à la mi-journée puis elle se dirige vers le nord-est de L’Écosse en fin de journée (960 hPa).

Elle génère des vents violents de la Bretagne au Nord-Pas de Calais. Cette deuxième tempête en deux jours sera suivie de deux autres les deux jours suivants.

III. Vent

Le vent souffle de façon modérée en début de journée. Mais, dès la fin de matinée, les rafales dépassent par endroits les 100 km/h sur les côtes.

Alors que le littoral, des Pays de la Loire à la côte d’Opale subit un vent fort jusqu’en soirée, l’intérieur des terres est plus épargné.

Toutefois, le noyau de vent le plus fort balaie rapidement les régions nord de la France. Le Nord-Pas de Calais, la Picardie et la partie nord de l’Île-de-France sont touchés entre le début d’après-midi et le début de soirée. Les vents s’éloignent ensuite en mer du Nord. La nuit est marquée par un retour au calme relatif avant la nouvelle tempête du lendemain.

Animation des rafales horaires estimées Carte événementielle Indice de sévérité
Animation rafales horaires Carte quotidienne Carte quotidienne
Valeurs remarquables des rafales mesurées le 03/01/1998
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Date et heure locale
Haute-Normandie 76 Cap de la Hève 100 155 03/01 à 16h59
Bretagne 35 Cancale 40 133 03/01 à 13h20
Bretagne 29 Ouessant 64 130 03/01 à 18h45
Pays de la Loire 85 Lannaero 85 126 03/01 à 15h57
Haute-Normandie 76 Dieppe 38 126 03/01 à 17h18
Nord-Pas de Calais 62 Boulogne-sur-Mer 73 126 03/01 à 19h13
Île-de-France 78 Magnanville 123 119 03/01 à 14h15
Picardie 02 Saint-Quentin 98 112 03/01 à 19h44
Picardie 60 Beauvais 89 108 03/01 à 14h31
Picardie 80 Abbeville 70 119 03/01 à 13h28

IV. Phénomènes météorologiques associés

Pluie cumulée 5 janvier 1998

Cumul pluviométrique sur 3 jours du 1 au 3 janvier 1998

Il pleut quotidiennement mais les cumuls restent raisonnables.

La mer se renforce progressivement ainsi que les jours suivants (jusqu’au 5 janvier 1998) sous l’effet des tempêtes successives. Au paroxysme, dans la Manche, on enregistrera des creux supérieurs à 9 mètres (mer très grosse).

V. Impacts socio-économiques

Dès le 2 janvier, les liaisons maritimes sont fortement perturbées. Des touristes sont bloqués sur les îles bretonnes pendant plusieurs jours.

La durée de l’événement (succession de tempêtes du 2 au 5 janvier) a des conséquences importantes sur les trafics ferroviaire et routier.

500 000 foyers sont privés d’électricité, nombreuses toitures arrachées, clochers abattus, arbres déracinés, camions renversés.

Les dégâts sont importants mais essentiellement matériels. On déplore une victime directe : un homme emporté par une lame au Croisic le 1er janvier (la veille de la première tempête du 2 janvier).

Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement)