Quinten 9 au 10 février 2009
I. Synthèse de l’événement
Date de début d’événement : 09/02/2009 à 19 heures locales (côtes bretonnes)
Date de fin d’événement : 10/02/2009 à 12 heures locales (en Alsace)
Type d’événement : dépression atlantique de type Wd (classification Dreveton)
Régions concernées :
Toutes les régions sont concernées à des degrés divers. On retrouve les rafales les plus violentes sur un axe allant du Poitou-Charentes au sud de l’Alsace en passant par la Bourgogne, les Pays de la Loire, le Centre-Val de Loire et la Franche-Comté. Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse et Languedoc-Roussillon sont impactées très localement au niveau des reliefs. Le Nord-Pas-de-Calais est la seule région échapper totalement aux vents supérieurs à 100 km/h. |
Résumé :
Deux semaines après la tempête Klaus, la France est de nouveau balayée par une puissante tempête, baptisée Quinten.
L’axe de vent fort s’étend cette fois des Charentes à l’Alsace, avec des rafales atteignant souvent les 120 km/h. Certaines valeurs dans le centre de la France (Vienne, Cher, Bourgogne), particulièrement remarquables, s’approchent des observations de la tempête du 26/12/1999 (tempête Lothar).
Lors du passage de la tempête, les aéroports parisiens sont fermés par décision de la Direction Générale de l’Aviation Civile.
Intensité maximum | Durée | Surface du territoire métropolitain touché | Indice de sévérité |
---|---|---|---|
II. Description de la situation météorologique
Une dépression atlantique aborde la pointe bretonne le 9 février au soir pour ensuite atteindre la Manche.
Son intensité reste élevée (975 hPa) lors de sa circulation le long de la Manche jusqu’à la mer du Nord la nuit du 9 au 10 et le lendemain.
Le caractère instable de la masse d’air contribue en outre à la violence des rafales, soufflant de sud-ouest. La dépression se décale en matinée du 10 sur la Belgique et l’après-midi sur le nord de l’Allemagne en se comblant. La situation devient ensuite anticyclonique sur le proche atlantique bloquant l’arrivée de perturbations.
III. Vent
Les premiers vents supérieurs à 100 km/h apparaissent en Bretagne à partir de 18 h local le 9 février. D’ouest en est, on observe une zone de rafales maximales à plus de 120 km/h : le Poitou-Charentes, la Vendée, la Haute-Vienne, le sud du Centre, le nord de l’Auvergne, la Bourgogne, une partie des Vosges et l’Alsace. Par endroits, les valeurs atteintes sont observées moins d’une année sur 10, comme en Vendée, au nord du Poitou-Charentes, dans le Cher et la Haute-Saône. Sur ces zones, les rafales sont l’observation la plus forte depuis les tempêtes de décembre 1999, voire les dépassent comme à Bourges (127 km/h en 2009 contre 122 km/h en 1999).
Les rafales franchissent les 130 km/h sur la côte bretonne et charentaise ou sur des crêtes vosgiennes, sans être exceptionnelles. Les derniers vents supérieurs à 100 km/h sont observés à 15 h local en Alsace le 10 février.
Animation des rafales horaires estimées | Carte événementielle | Indice de sévérité |
---|---|---|
Animation des vents maxima horaires | Vent maximal au cours de l’évènement |
---|---|
Région | Département | Poste | Altitude (m) | Vent instantané maximal (km/h) | Date et heure (UTC) |
---|---|---|---|---|---|
Bretagne | Morbihan | Belle-Île | 34 | 133 | 09/02/2009 à 19h07 |
Pays de la Loire | Vendée | La Roche-sur-Yon | 90 | 126 | 10/02/2009 à 01h00 |
Poitou-Charentes | Vienne | Poitiers | 123 | 124 | 10/02/2009 à 01h45 |
Centre | Cher | Bourges | 161 | 127 | 10/02/2009 à 03h26 |
Île-de-France | Essonne | Orly | 89 | 124 | 10/02/2009 à 02h21 |
Bourgogne | Nièvre | Clamecy | 215 | 130 | 10/02/2009 à 03h45 |
Auvergne | Puy-de-Dôme | Col du Beal | 1393 | 147 | 10/02/2009 à 03h59 |
Franche-Comté | Haute-Saône | Frotey | 360 | 133 | 10/02/2009 à 06h15 |
Champagne-Ardenne | Aube | Troyes | 112 | 115 | 10/02/2009 à 06h14 |
Alsace | Haut-Rhin | Markstein | 1184 | 166 | 10/02/2009 à 08h21 |
On peut considérer le maximum de la tempête comme étant l’observation à Markstein (166 km/h) et non les rafales à 140 km/h près des côtes atlantiques. Par ailleurs, les observations sur les sommets alpins et au Mont Aigoual sont délibérément ignorés car trop loin du phénomène d’intérêt.
IV. Phénomènes météorologiques associés
Sur la côte atlantique, le passage de la perturbation n’est pas en phase avec la marée.
À l’inverse, sur la partie est de la Manche, les vents violents de nord-ouest, poussant les vagues sur la côte, sont concomitants avec une marée de fort coefficient (102). Les installations de bord de mer permettent toutefois d’éviter l’inondation. Seule exception, une brèche dans la digue de Cayeux est ouverte par la mer, sans dégât à déplorer.
V. Impacts socio-économiques
924 000 foyers, sur 62 départements, sont privés d’électricité selon Réseau de Transport d’Électricité (RTE), particulièrement en Vendée, en Charente-Maritime et en Bourgogne.
La circulation routière et ferroviaire est perturbée à cause d’arbres et de branchages tombés sur les axes de communication.
Certains vols sont annulés, par exemple à Mulhouse. La Direction Générale de l’Aviation Civile décide de fermer les aéroports parisiens entre 20 h le 9 février et 10 h le 10 février.
Enfin, de nombreuses toitures sont endommagées.
Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).