Eleanor 3 janvier 2018
I. Synthèse de l’événement
Date de début d’événement : 02/01/2018 à 23 heures locales
Date de fin d’événement : 04/01/2018 à 19 heures locales
Type d’événement : dépression atlantique de type ND (classification Dreveton)
Régions concernées :
Toutes les régions sont touchées sauf l’Aquitaine qui est la seule région à échapper totalement aux rafales à plus de 100 km/h. |
Résumé :
Nommée Eleanor par le service météorologique irlandais, cette tempête génère de violentes rafales liées à un front froid particulièrement actif sur la moitié nord du pays.
Intensité maximum | Durée | Surface du territoire métropolitain touché | Indice de sévérité |
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II. Description de la situation météorologique
Une dépression creusée à 969 hPa circule des îles Britanniques vers la mer du Nord et la Scandinavie. En cours de la journée du 3 janvier, la tempête gagne les Alpes, puis le Sud-Est et la Corse en soirée.
Trajectoire de la dépression |
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III. Vent
- 25 % de la surface du pays sont soumis à des vents de plus de 100 km/h ;
- presque 5 % du territoire subit des vents dépassant 120 km/h ;
- 1 % est impacté par des rafales supérieures à 140 km/h.
Animation des rafales horaires estimées | Carte événementielle | Indice de sévérité |
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Comparaison avec des tempêtes remarquables :
Les valeurs mesurées dans l’intérieur des terres sont restées inférieures aux valeurs enregistrées lors des tempêtes historiques.
Par exemple, à Paris, les rafales ont atteint 169 km/h le 26/12/1999 lors de la tempête Lothar (record absolu pour la capitale) et plus récemment 122 km/h le 28/02/2010 lors du passage de la tempête Xynthia.
Eleanor est assez comparable en termes de surface impactée à la tempête Zeus de l’hiver dernier (31 % le 6 mars 2017 mais Zeus concerne un grand quart sud-ouest du pays) ou encore à la tempête Joachim (26 % le 16 décembre 2011 mais cette fois tout le pays est plus ou moins impacté). Les tempêtes Lothar et Martin de fin décembre 1999 comme la tempête Xynthia des 27 et 28 février 2010 concernent en revanche 50 % du territoire.
Animation des vents maxima horaires | Vent maximal au cours de l’évènement |
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Région | Département | Poste | Altitude (m) | Vent instantané maximal (km/h) | Date et heure locale |
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Corse | 2B | Cap Corse | 72 | 185 | le 3 janvier à 14h04 |
Corse | 2B | Île Rousse | 141 | 179 | le 3 janvier à 18h46 |
Languedoc-Roussillon | Gard | Mont Aigoual | 1567 | 166 | le 4 janvier à 05h52 |
Languedoc-Roussillon | Pyrénées-Orientales | Cap Béar | 82 | 145 | le 3 janvier à 16h53 |
Normandie | Seine-Maritime | Dieppe | 38 | 137 | le 3 janvier à 06h19 |
Bretagne | Morbihan | Île de Groix | 41 | 137 | le 3 janvier à 05h49 |
Corse | 2A | Cap Pertusato | 107 | 136 | le 3 janvier à 14h50 |
Franche-Comté | Territoire de Belfort | Dorans | 401 | 135 | le 3 janvier à 09h00 |
IV. Phénomènes météorologiques associés
Cumul des pluies du 2 au 4 janvier 2018 | Cumul des pluies sur le Nord-Est | Cumul des pluies sur le Centre-est |
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Les précipitations
Les fortes précipitations sont à l´origine de plusieurs inondations dans l´Est du pays : les cumuls sont importants sur les massifs des Vosges, du Jura, des Alpes et du Massif Central.
Sur le relief des Alpes, le manteau neigeux est fragilisé par les températures très douces depuis plusieurs jours et par les précipitations abondantes associées au passage des tempêtes Carmen et Eleanor. Le risque d’avalanches de 5 est à son niveau maximal. Les précipitations engendrent également des coulées de boue (Haute-Savoie).
Phénomènes côtiers
La conjonction de fortes vagues, d’une surcote importante et de coefficients de marée élevés provoquent localement des débordements sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche.
Des surcotes significatives ont ainsi été mesurées lors de cet événement : 94 cm à Saint-Malo (35), 79 cm à Cherbourg (50), 1,36 m au Havre (76), 1,26 m à Dieppe (76), 1,14 m à Boulogne-sur-Mer (62), 1,31 m à Calais (62) ou encore 1,18 m à Dunkerque (59).
Mais heureusement ces surcotes sont essentiellement intervenues à marée basse limitant ainsi l´impact de l´événement.
Par ailleurs les vents violents génèrent des houles importantes sur le littoral : on relève par exemple 7,5 m à Bréhat, 7.1 m aux Pierres Noires ou encore 6,7 m à Belle-Île-en-Mer.
Le vent et les incendies
Eleanor attise les incendies en Corse.
V. Impacts socio-économiques
Des submersions limitées engendrent localement des dégâts, notamment sur le littoral de la Manche. Les fortes rafales occasionnent notamment de nombreux dégâts, des coupures d’électricité et des perturbations dans les transports. En effet à l’intérieur des terres, de nombreuses chutes d’arbres et envols de matériaux perturbent fortement les trafics ferroviaire et routier. L’activité de plusieurs aéroports a également dû être adaptée, avec des vols déroutés et/ou retardés.
Conjuguées aux coefficients de marée élevés (106 à 107), les fortes vagues entraînent des submersions sur le littoral de la Manche comme à Saint-Martin-de-Bréhal (50) où une douzaine de maisons et l’école de voile sont inondées. À Ver-sur-Mer (14) la rupture de la digue entraîne l´inondation d´une centaine d´habitations ; même chose à Asnelles (14) et à Wimereux (62) la mer envahit le front de mer endommageant la digue.
À Blainville-sur-Mer (50), la terrasse d’un restaurant est dévastée ; Saint-Jean-le-Thomas subit également d’importants dégâts ; à Ouistreham (14), le poste de secours est sous les eaux ; certaines rues de Saint-Valéry-en-Caux (76) sont inondées. Des routes départementales sont fermées en raison des submersions, notamment dans le Calvados.
Dans les Alpes, les domaines skiables sont fortement réduits voire fermés en raison des vents violents. L’effondrement de la RD162 isole le village du Bouchet-Montcharvin (74).
On note un total de 9000 interventions des services de la Sécurité Civile et le bilan est de 7 morts et 26 blessés.