Tempête du 2 janvier 1998
I. Synthèse de l’événement
Date de début d’événement : 2 janvier 1998 à 4 heures locales
Date de fin d’événement : 2 janvier 1998 à 12 heures locales
Type d’événement : dépression atlantique de type Wd (classification Dreveton)
Régions concernées : un grand quart nord-ouest du pays
10 régions sont concernées. Les deux régions les plus impactées par des vents supérieurs à 100 km/h sont les Pays de la Loire et la Bretagne (70 % de leur superficie) puis Poitou-Charentes (près de 30 %) suivi de la Basse-Normandie et de la région Centre-Val de Loire. Dans une moindre mesure : Auvergne, Île-de-France, Limousin, Aquitaine et Bourgogne. |
Résumé :
Une dépression se creuse à l’ouest des Îles Britanniques. Elle circule d’ouest en est, amenant un temps perturbé, d’abord sur la Bretagne puis sur l’ensemble des côtes de la Manche. Sur le littoral breton, les vents sont supérieurs à 140 km/h. Les Pays de la Loire subissent également des vents supérieurs à 120 km/h. Ailleurs les rafales maximales sont comprises en général entre 100 et 110 km/h.
Intensité maximum | Durée | Surface du territoire métropolitain touché | Indice de sévérité |
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II. Description de la situation météorologique
Une vaste zone dépressionnaire 940 hPa au nord-ouest des Îles Britanniques pilote un flux rapide d’ouest à sud-ouest amenant des vents dépassant les 100 km/h dès le 1er janvier sur les caps bretons les plus exposés.
Une série de dépressions secondaires se creusent ensuite. Elles traversent successivement l’Angleterre en générant sur leur passage les épisodes de vents les plus intenses.
Le 2 janvier, une dépression secondaire atteint 973 hPa sur le sud-est de l’Angleterre : elle est à l’origine de la première zone tempétueuse qui traverse la France. En matinée la Bretagne et les Pays de la Loire sont touchés puis vient le tour du Nord-Pas de Calais l’après-midi. La dépression poursuit ensuite sa route en Mer du Nord.
Les jours suivants, du 3 au 5 janvier, de nouvelles tempêtes balaient quotidiennement ces mêmes régions. Chaque nuit, une poussée anticyclonique est l’occasion d’un répit provisoire. Sur les côtes bretonnes, les rafales dépassent les 100 km/h tous les jours entre le 1er et le 7 janvier.
III. Vent
La tempête débute brutalement avec des rafales violentes à partir de 6 h sur les côtes bretonnes : 191 km/h à Lorient – Lann-Bihoué à 7 h, 148 km/h à la pointe de Chemoulin à 8 h, 144 km/h à Plouguin à 6 h.
19 stations enregistrent des rafales à plus de 120 km/h le matin du 2 janvier entre la Bretagne et les Pays de la Loire. Les 120 km/h sont dépassés également sur les côtes normandes en fin de matinée. Le Nord – Pas-de-Calais est concerné plus tard dans l’après-midi avec rafales maximales comprises entre 100 et 110 km/h.
Les 191 km/h à Lorient – Lann-Bihoué constituent un record pour cette station (période 1981-2014). La rafale supplante l’ancien record datant du 15 octobre 1987 avec 166 km/h. Record également à La Rochelle avec 137 km/h, mais ce record sera battu le 27 décembre 1999 par la tempête Martin avec 158 km/h (période 1981-2014).
Sur le nord-ouest du pays, cette tempête est la plus intense depuis celle des 15 et 16 octobre 1987.
Animation des rafales horaires estimées | Carte événementielle | Indice de sévérité |
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Animation des vents maxima horaires | Vent maximal au cours de l’évènement |
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Région | Département | Poste | Altitude (m) | Vent instantané maximal (km/h) | Date et heure locale |
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Bretagne | 56 | Lorient – Lann-Bihoué | 45 | 191 | 02/01 à 06h59 |
Pays de la Loire | 44 | Pointe du Chemoulin | 14 | 148 | 02/01 à 07h57 |
Bretagne | 29 | Plouguin | 65 | 144 | 02/01 à 05h45 |
Pays de la Loire | 85 | Île d’Yeu | 32 | 137 | 02/01 à 08h13 |
Pays de la Loire | 53 | Laval | 99 | 130 | 02/01 à 08h43 |
Centre | 37 | Tours | 108 | 115 | 02/01 à 09h47 |
Haute-Normandie | 76 | Cap de la Hève | 100 | 122 | 02/01 à 12h45 |
Basse-Normandie | 50 | Pontorson | 39 | 122 | 02/01 à 08h15 |
Nord – Pas de Calais | 62 | Boulogne-sur-Mer | 73 | 112 | 02/01 à 16h13 |
Poitou – Charentes | 17 | La Rochelle | 4 | 137 | 02/01 à 09h20 |
Poitou – Charentes | 79 | Bressuire | 191 | 122 | 02/01 à 08h15 |
IV. Phénomènes météorologiques associés
Cumul pluviométrique sur 2 jours du 1 au 2 janvier 1998 Il pleut quotidiennement mais les cumuls restent raisonnables. |
La mer se renforce progressivement ainsi que les jours suivants (jusqu’au 5 janvier 1998) sous l’effet des tempêtes successives. Au paroxysme, dans la Manche, on enregistrera des creux supérieurs à 9 mètres (mer très grosse).
V. Impacts socio-économiques
Dès le 2 janvier, les liaisons maritimes sont fortement perturbées. Des touristes sont bloqués sur les îles bretonnes pendant plusieurs jours.
La durée de l’événement (succession de tempêtes du 2 au 5 janvier) a des conséquences importantes sur les trafics ferroviaire et routier.
500 000 foyers sont privés d’électricité, nombreuses toitures arrachées, clochers abattus, arbres déracinés, camions renversés.
Les dégâts sont importants mais essentiellement matériels. On déplore une victime directe : un homme emporté par une lame au Croisic le 1er janvier la veille de la tempête.
Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement)