Tempête des 27 et 28 décembre 1979

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 27 décembre 1979

Date de fin d’événement : 28 décembre 1979

Type d’événement : dépression atlantique de type SW (classification Dreveton)

Départements touchés ou régions concernées :

Régions impactées

Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Pays de la Loire (Sarthe), Centre (Indre-et-Loire, Eure-et-Loir, Loiret)

Île-de-France, Champagne-Ardenne (Aube), Picardie, Nord-Pas de Calais, Bourgogne, Lorraine, Alsace

Résumé :
Le mois de décembre 1979 est fortement agité. Après le passage de quatre tempêtes successives entre le 11 et le 16, l’année se clôture en force par l’épisode des 27 et 28 décembre de la Bretagne au Nord-Pas de Calais.

Les 115 km/h sont souvent dépassés dans les terres. Le littoral subit des vents plus violents encore, surtout en Bretagne et Normandie avec 148 km/h sur l’île de Groix (56) et 158 km/h à Granville (50).

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
158 km/h à Granville dans la Manche le 28/12
2 jours
environ 15 %
indéterminé

II. Description de la situation météorologique

Au sein d’une vaste zone dépressionnaire centrée sur l’Islande et qui génère un flux rapide de sud-ouest, plusieurs minima secondaires circulent sur nos régions.

Un premier minimum à 995 hPa sur le sud de l’Irlande apporte un vent soutenu dès le matin du 27 décembre.

Puis, après une brève accalmie, une nouvelle dépression traverse le nord de la France entre le 27 et le 28 décembre (990 hPa le 28 à 00 UTC et 994 hPa à 12 UTC) avant une remontée des pressions dès la fin de journée.

Analyse du 28 décembre 1979 à 07 h locales
Analyse surface 22/12/1979 à 06 utc

III. Vent

Rafales maximales observées le 28 décembre 1979

Vent maximal instantané le 28 décembre 1979

Le passage de la première dépression le 27 en matinée occasionne des vents forts essentiellement sur la Bretagne, la Manche et la Loire-Atlantique (100 à 120 km/h au maximum en général avec une pointe à 130 km/h à Belle-île).

Mais le passage du deuxième minimum dépressionnaire est la cause des vents les plus violents sur une étendue bien plus vaste, d’abord sur la Bretagne avant de poursuivre vers le nord-est du pays.

On relève des rafales entre 100 et 120 km/h dans les terres et même au-delà le long des côtes avec des valeurs impressionnantes qui dépassent les 120 km/h en plusieurs endroits.

La rafale à 158 km/h enregistré à Granville est tout à fait remarquable.

Rafales remarquables mesurées le 28/12/1979
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané maximal (km/h)
Bretagne 56 Île de Groix 41 148
Bretagne 35 Dinard 58 122
Basse-Normandie 50 Granville 37 158
Basse-Normandie 14 Caen 67 126
Centre 37 Tours 108 119
Centre 28 Châteaudun 126 119
Haute-Normandie 76 Dieppe 38 122
Haute-Normandie 27 Évreux 138 108
Champagne-Ardenne 10 Troyes 112 115
Nord-Pas de Calais 62 Boulogne-sur-Mer 73 112

IV. Phénomènes météorologiques associés

Cumul pluviométrique les 27 et 28 décembre 1979

Cumul des précipitations sur 2 jours du 27 au 28 décembre 1979

C’est surtout sur les trois départements de la pointe bretonne (Finistère, Côte d’Armor et Morbihan) que les précipitations sont importantes pendant ces deux jours avec des noyaux à plus de 60 mm pour cet épisode.

La côte d’Opale et les collines d’Artois dans le Pas-de-Calais reçoivent elles aussi des précipitations abondantes (40 mm).

L’ensemble du mois de décembre 1979 se révélera particulièrement pluvieux avec des excédents de pluies entre 20 % et 140 % sur une grande partie de la France.

V. Impacts socio-économiques

Aucune source fiable n’a été retrouvée. Il y a une mention d’un montant des dégâts provoqués par cette tempête qui serait évalué à 210 millions de francs.

Des sites grand public indiquent qu’à Guingamp (Côte du Nord en 1979, Côte d’Armor aujourd’hui), le Trieux déborde et envahit les bas quartiers de la ville. Mais le plan de prévention des risques d’inondations de Guingamp ne cite pas décembre1979 comme période de crues.

Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement)