Tempête du 16 au 17 novembre 1940

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 16 novembre 1940

Date de fin d’événement : 17 novembre 1940

Type d’événement : dépression atlantique de type SW (classification Dreveton)

Régions concernées :

Régions impactées

Un grand quart nord-ouest du pays et tout particulièrement les régions côtières de la Charente-Maritime à la Loire-Atlantique soit :

Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne, Basse-Normandie

Résumé :
Une violente tempête, qualifiée « d’ouragan » en Vendée, touche la côte atlantique et les côtes de la Manche le 16 novembre 1940 en fin de journée. Elle balaie l’intérieur du pays dans la nuit du 16 au 17.

Dans un contexte de fortes marées (coefficient à 85), elle entraîne une surcote d’un mètre et des phénomènes de submersion marine dévastateurs de la Charente-Maritime à la Loire-Atlantique, notamment sur la côte vendéenne.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
indéterminé
24 heures
grand quart nord-ouest du pays
indéterminé

II. Description de la situation météorologique

triangle Alerte Attention : aux échéances 09 UTC, les cartes issues de la réanalyse ERA20C présentent des anomalies.

Une forte dépression se creuse au sud des îles Britanniques le 16 février en fin de journée. Le thalweg associé (zone de basses pressions) s’étend jusqu’au golfe de Gascogne.

La perturbation associée, très active, s’accompagne de vents violents de sud – sud-ouest qui soufflent en tempête sur toute la façade ouest puis à l’intérieur du pays jusqu’au val de Loire.

Selon les témoignages :

  • « à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le baromètre indique 977 hPa à 17 heures puis 965 hpa une demi-heure plus tard et la force du vent est alors irrésistible »
  • « en Vendée, en l’espace de 2 heures, le baromètre fait une chute brutale de 1015 à 970 hPa »
  • « à La Rochelle (Charente-Maritime), le baromètre chute à 982 hPa le 16 et vers 17 heures un ouragan s’abat sur les côtes. La tempête atteint son maximum vers 18 heures. Le dimanche matin, le baromètre affiche 995 hPa ».

III. Vent

Vent et courant jet à 300 hPa (ré-analyse issue du modèle américain NCEP) Température à 2 m et vent à 10 m (ré-analyse issue du modèle américain NCEP)
Vent et courant jet à 300 hPa Température à 2 m et vent à 10 m

IV. Phénomènes météorologiques associés

Vagues-submersion, surcote et inondations

De la Charente-Maritime à la Loire-Atlantique et tout particulièrement en Vendée, la mer monte d’un mètre et pénètre à l’intérieur des terres provoquant une sorte de « raz-de-marée » qualifié de faux tsunami par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières).

Des digues sont rompues provoquant des inondations. Des centaines d’hectares sont sous la mer, voire 2000 ha à Bouin et à Beauvoir-sur-Mer en Vendée.

Pour information, ce même jour, et bien que cet événement ne soit pas lié à la tempête, la crue du Paillon entraîne de sérieuses inondations à Nice : cet événement est disponible sur notre site des Pluies extrêmes en métropole .

V. Impacts socio-économiques

Des dégâts considérables sont signalés par les journaux. Ils se chiffrent à plusieurs dizaines de millions. Près de la côte, des digues sont rompues, des bateaux sont brisés, les terres sont inondées et des marais salants sont détruits. Des animaux sont noyés. Les récoltes sont perdues. À l’intérieur des terres, de nombreux arbres ont été déracinés, les cheminées et parfois les toitures ont été arrachées, des lignes téléphoniques et télégraphiques ont été coupées.