Tempête du 22 au 23 février 1935
I. Synthèse de l’événement
Date de début d’événement : vendredi 22 février 1935
Date de fin d’événement : samedi 23 février 1935
Type d’événement : courant d’ouest Atlantique (ligne de grains) type Wd (classification Dreveton)
Régions concernées :
Poitou-Charentes principalement, mais aussi le Sud-Ouest et une bande centrale s’étirant des Charentes à la Bourgogne |
Résumé :
Dans la nuit du 22 au 23 février, une tempête associée à un creusement sur le Nord du pays déferle sur les régions s’étendant des Charentes à la Bourgogne. Elle s’évacue hors de nos frontières orientales le matin du 23 février. Les dégâts sont très importants, notamment dans la région Poitou-Charentes.
Intensité maximum | Durée | Surface du territoire métropolitain touché | Indice de sévérité |
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II. Description de la situation météorologique
Un large et profond système dépressionnaire s’étend des Îles Britanniques au large de la Norvège. Au sud de ce système, le 21 février, la France est soumise à un flux d’Ouest rapide et bas en latitude (au Nord du 40e parallèle). Des hautes pressions s’étendent des Açores au bassin Méditerranéen.
Des fronts secondaires se succèdent de manière rapprochée. La situation dépressionnaire s’intensifie le 22 février sur la France avec le passage des limites. Dans la journée, une dépression secondaire se forme au Sud de la Bretagne.
Elle traverse le Nord de la France durant la nuit du 22 au 23 février, on la retrouve sur l’Allemagne en voie de comblement le 23 dans l’après-midi.
Associée à cette dépression (pointée à moins de 970 millibars sur la Beauce à 2h locales), une ligne de grains se forme rapidement le 22 février après minuit au large des Charentes. Elle traverse la France durant la nuit. Les vents d’Ouest soufflent violemment, et un brusque renforcement du vent se produit au passage de cette ligne instable. Ce passage de vents violents dure entre 2 et 3 heures.
Attention : aux échéances 09 UTC, les cartes issues de la réanalyse ERA20C présentent des anomalies. |
Isochrones horaires |
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Analyse de surface le 21 mars 07 h locales | Analyse de surface le 22 mars 07 h locales | Analyse de surface le 23 mars 07 h locales |
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III. Vent
Des sources évoquent des valeurs de vent supérieures à 200 km/h sur la côte Charentaise, mais elles ne sont pas vérifiables (dans le doute, aucune valeur de vent n’est donc proposée).
IV. Phénomènes météorologiques associés
Outre un front de rafales particulièrement musclé, le passage de cette ligne est accompagnée de violentes précipitations et de manifestations orageuses. Il n’y a que quelques inondations locales grâce au déplacement rapide de la perturbation.
Dans les Deux-Sèvres, on relève 43,5 mm à Lezay et il est évoqué une possible tornade près de Sauze-Vaussais.
À Langres une hausse spectaculaire de la pression de 19,6 millibars se produit après le passage du front.
Proche de l’océan, il n’y a pas eu de submersion marine car la tempête est passée à marée basse (coefficient de 43 ce jour-là).
V. Impacts socio-économiques
Les dégâts sont étendus : arbres arrachés, toitures envolées, maisons endommagées. Le courant est coupé en de nombreux endroits, la circulation ferroviaire et routière est fortement perturbée.
Les dégâts sont particulièrement importants dans les Charentes (Rochefort, La Rochelle), les Deux-Sèvres (de la Roche-sur-Yon à Niort, ainsi qu’à Parthenay et Saint-Maixant) et le Poitou (Châtellerault). Outre le Centre-Ouest, d’autres régions ont été touchées. On déplore plusieurs victimes à priori.
Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement)