Tempête du 7 et 8 février 1996

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 07 février 1996 à 10 heures locales

Date de fin d’événement : 08 février 1996 à 16 heures locales

Type d’événement : dépression atlantique de type ND (classification Dreveton)

Régions concernées :

Régions impactées

9 régions sont concernées.

Les plus impactées : Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Poitou-Charentes avec plus de 50 % de leur superficie touchée par des rafales supérieures à 100 km/h.

Puis viennent la Bretagne et les Pays de la Loire et enfin, dans une moindre mesure, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes et Auvergne.

Résumé :
Le 7 février 1996 après-midi et la nuit suivante, une dépression traverse la France de la Manche à la Méditerranée. Elle engendre une tempête avec des rafales de vent de plus de 160 km/h ponctuellement sur le littoral atlantique et le littoral du Languedoc-Roussillon, 100 à 130 km/h dans les terres au sud d’une ligne Rennes (35)-Hyères (83). On dénombre 5 morts et de nombreux blessés suite à cet événement.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
209 km/h (Mont Aigoual (30) le 08/02/1996)
30 heures
20 %
fort

II. Description de la situation météorologique

Le 6 février 1996, une petite dépression traverse la France de la Manche à la Méditerranée en quelques heures, engendrant des rafales de 100 à 130 km/h sur le littoral Atlantique, le piémont pyrénéen et le Languedoc-Roussillon.
Une deuxième dépression passe rapidement à l’ouest de l’Irlande et aborde l’entrée de la Manche dans la matinée du 7 en se creusant légèrement. Située dans la baie de Saint-Brieuc (22) en milieu d’après-midi (974 hPa à 16 h locales), elle se décale ensuite vers la région Centre, puis Rhône-Alpes pour quitter la France en deuxième partie de nuit du mercredi 7 au jeudi 8.
La présence d’un jet de vents forts en altitude sur le proche Atlantique renforce les vents sur la France.

III. Vent

Les vents soufflent en tempête tout l’après-midi du 07 février et la nuit suivante avec des rafales de 130-150 km/h sur tout le littoral Atlantique (ponctuellement davantage) et plus de 150 km/h sur le littoral du Languedoc-Roussillon.
Dans les terres, du Finistère à l’Hérault, les rafales, le plus souvent de l’ordre de 100 km/h, dépassent localement les 130 km/h.

En tout début de matinée du 7, les vents de sud se renforcent sur la Bretagne, puis tournent brutalement à l’ouest à l’approche de la dépression. Ils soufflent en tempête à la mi-journée sur le Finistère. Dans l’après-midi, les rafales supérieures à 100 km/h gagnent le sud de la Bretagne et le sud-ouest de la France. Les vents s’orientent au nord sur le Finistère, puis faiblissent en début de soirée.
Le vent moyen sur 10 minutes dépasse les 110 km/h pendant 5 heures dans l’après-midi du 7 en Bretagne, sur le littoral mais également dans les terres, par endroits, comme à Landivisiau (29).

Ils soufflent en tempête de nord-ouest du Poitou-Charentes à la région Midi-Pyrénées, puis sur le Languedoc-Roussillon en milieu de nuit. Si la vitesse du vent diminue sur le Poitou-Charentes et l’Aquitaine peu après minuit, la tempête ne quitte les côtes de Roussillon que dans la matinée du 8.

Millau (12) enregistre encore des vents de plus de 100 km/h le 8 après-midi.
Sur l’est du Massif Central, les vents se renforcent temporairement en fin de nuit du 7 au 8, puis dans les Bouches-du-Rhône et le Var où des rafales de 80-100 km/h persistent jusqu’en milieu de nuit suivante (144 km/h à Cap Cepet dans le Var).

Animation des rafales horaires estimées Carte événementielle Indice de sévérité
Animation rafales horaires estimées Carte événementielle Indice de sévérité
Animation des vents maxima horaires Vent maximal au cours de l’évènement
Animation vent Carte vent
Rafales remarquables mesurées les 07/02/1996 et le 08/02/1996
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Date et heure locale
Bretagne 29 Pointe du Raz 67 180 Le 07/02/1996 à 14h55
Bretagne 29 Quimper 90 133 Le 07/02/1996 à 13h52
Pays de la Loire 44 Guérande 4 133 Le 07/02/1996 à 17h45
Poitou-Charentes 16 Cognac 30 133 Le 07/02/1996
Aquitaine 33 Cap-Ferret 9 176 Le 07/02/1996 à 22h20
Aquitaine 64 Pau 183 122 Le 07/02/1996 à 21h39
Midi-Pyrénées 65 Tarbes 360 122 Le 07/02/1996 à 18h24
Languedoc-Roussillon 34 Sète 80 162 Le 08/02/1996
Languedoc-Roussillon 11 Carcassonne 128 130 Le 08/02/1996 à 01h00

IV. Phénomènes météorologiques associés

Pluie 7 février 1996

pluviométrie le 7 février 1996

Sur les zones touchées par la tempête, les pluies sont suivies de fréquentes averses l’après-midi (en plaine).

Il tombe en 24 heures 10 à 20 l/m² en général, du 7 février à 7 h au 8 février 7 h.

Sur les départements pyrénéens, les cumuls dépassent souvent les 30 l/m² en 24 h, voire les 50 l/m² comme dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Quotidiennes depuis trois jours sur le sud-ouest de la France, les pluies ameublissent la terre et facilitent le déracinement des arbres par le vent.

Neige 7 février 1996

Chutes de neige observées le 7 février 1996

Des chutes de neige se produisent sur la France et viennent augmenter l’épaisseur de neige déjà au sol depuis la veille.

Il tombe quelques centimètres en général, mais une dizaine de centimètres sur les Cévennes, jusqu’à une trentaine de centimètres dans le Massif central et dans les Alpes.

Il tombe également 20 à 60 cm sur le relief des Pyrénées où, déstabilisée par le vent, la neige provoque de nombreuses avalanches (on en dénombre 13 dans les Hautes-Pyrénées), coupant des routes et isolant des hameaux.

V. Impacts socio-économiques

Les conséquences du passage de cette tempête sont dramatiques. On dénombre cinq morts ainsi que des dizaines de blessés dans le Sud-Ouest de la France.

Les dégâts matériels sont particulièrement importants sur le littoral aquitain avec 1.5 millions de m3 d’arbres déracinés dans la forêt landaise, des coupures d’électricité dans de nombreuses communes (100 000 abonnés EDF sans électricité en Bretagne, 260 000 dans le Sud-Ouest). La circulation ferroviaire est fortement perturbée par la chute d’arbres sur les voies. Des bateaux de plaisance rompent leurs amarres en Charente-Maritime. On ne compte plus les toitures envolées.

Les plus fortes rafales coïncident avec la marée haute en Charente-Maritime et Gironde.

La Garonne déborde à Bordeaux, provoquant des inondations dans plusieurs quartiers. La Dordogne déborde à Ambès (33) et à St-Louis-de-Montferrand (33).

Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).